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HIV positive children in DRC - a mural tells a story

VIH pédiatrique : encore de nombreux défis à surmonter pour y mettre fin

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VanessaNom d'emprunt, 17 ans, est atteinte du VIH depuis sa naissance. Ce jour-là, lors d’une rencontre organisée par Médecins Sans Frontières (MSF) au « clubs de jeunes » vivant avec le VIH/SIDA dans un des quartiers de la capitale, Kinshasa, cette jeune Kinoise orpheline adresse un message encourageant à ses camarades. « Les médicaments, ce n’est pas la prison ! Au contraire, c’est la porte vers l’avenir. »

Initiés par MSF depuis 2019, les « clubs de jeunes » permettent aux jeunes de 15 à 25 ans infectés et affectés par le VIH d’échanger leurs expériences, de recevoir leurs médicaments, et surtout de bénéficier d’un soutien psychosocial par les conseillers et leurs pairs. En toute confidence, des liens se tissent entre les adolescents souvent réunis par la même histoire.

« Petit, je me souviens que ma maman était souvent malade et moi aussi d’ailleurs, j’étais régulièrement malade »
HIV positive children in DRC - a mural tells a story

« Petit, je me souviens que ma maman était souvent malade et moi aussi d’ailleurs, j’étais régulièrement malade », confie un adolescent.

Nombreux de ces enfants, comme Vanessa, ,sont nés avec le VIH, à la suite de la transmission par leur mère, non dépistée durant la grossesse. C’est le résultat de la faible couverture des services de prévention de la transmission de la mère à l’enfant (PTME) dans le pays. En République démocratique du Congo (RDC), le dépistage des mères et des enfants exposés reste un véritable défi par manque ou absence de tests. En 2021, seuls 39% des femmes enceintes positives ont eu accès au service PTME et seuls 30% des enfants exposés ont bénéficié d’un diagnostic précoce.

« Avec un dépistage à temps, il est tout à fait possible de casser la chaine de transmission de la mère à l’enfant. En 2022, 4511 femmes enceintes ont eu accès gratuitement au dépistage VIH dans les centres de santé appuyés par MSF à Kinshasa. Mais cela ne suffit pas. Il faut un renforcement considérable des financements octroyés à ce service afin d’assurer une couverture dans les 26 provinces. Sans cela, on ne mettra pas fin à la transmission mère-enfant d’ici 2030 », plaide Stella Smith, coordinatrice du projet VIH/SIDA de MSF à Kinshasa.

Double peine pour les orphelins du VIH/SIDA

En RDC, les orphelins du VIH/SIDA, qu’ils soient porteurs ou non du virus, sont souvent marginalisés. Leur statut sérologique leur est parfois caché par la famille, par peur de la stigmatisation. Ainsi, ce n’est que plus tard que Vanessa a découvert son statut et a pu avoir accès au traitement antirétroviral.

« Il est crucial de disponibiliser les traitements antirétroviraux pédiatriques sur toute l’étendue du territoire national. Les enfants nés avec le VIH/SIDA sont doublement affectés. D’abord par la stigmatisation au sein de la société et pour certains, par manque d’antirétroviraux pédiatriques » Stella Smith, coordinatrice du projet VIH/SIDA de MSF à Kinshasa

Mais l’accès au traitement représente toujours un véritable défi pour la majorité des enfants infectés. En 2022, seuls 67% des enfants exposés ont eu accès au traitement antirétroviral en raison de leur faible disponibilité dans le pays.

« Il est crucial de disponibiliser les traitements antirétroviraux pédiatriques sur toute l’étendue du territoire national. Les enfants nés avec le VIH/SIDA sont doublement affectés. D’abord par la stigmatisation au sein de la société et pour certains, par manque d’antirétroviraux pédiatriques », souligne Stella Smith.

Grâce à sa participation aux clubs de jeunes, Vanessa a trouvé du soutien et son état psychologique s’est amélioré. Cela lui a permis de tenir le coup et de continue la prise en charge. Aujourd’hui c’est avec fierté et énergie qu’elle encourage ses camarades à ne pas abandonner leur traitement et à continuer à rêver, tout comme elle, à un bel avenir.

Actuellement, MSF prend en charge une cohorte de 2614 patients à Kinshasa dont 343 sont des enfants de moins de moins de 18 ans.

A Kinshasa, MSF offre gratuitement des tests de dépistage et assure l’accès aux traitements et à des soins de qualité pour les patients souffrant du VIH/SIDA au centre hospitalier de Kabinda, dans deux hôpitaux décentralisés et cinq centres de santé. L’organisation sensibilise aussi la communauté dans cinq zones de santé, forme de leaders locaux et appuie les clubs de jeunes.