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Tolérance zéro contre les abus : rencontre avec Césarine, chargée de comportement pour MSF

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Césarine Nabintu est chargée de comportement pour MSF au Sud-Kivu depuis un an et demi. Elle répond à nos questions sur les efforts réalisés par MSF en République Démocratique du Congo pour lutter contre les abus et les comportements inappropriés au sein de l’organisation.

1.                  Qu’entend-on par « comportement responsable » chez MSF ?

Il existe un « code de conduite » au sein de MSF qui définit toute une série d’engagements comportementaux que les employés et les partenaires de l’organisation s’engagent à respecter en travaillant avec nous. Il y est clairement inscrit par exemple qu’aucune forme de comportement humiliant, dégradant ou exploitation, y compris l’exploitation sexuelle, ne sera tolérée. Ou encore que les membres du personnel de MSF et ses partenaires opérationnels ne peuvent à aucun moment tirer profit de leur statut professionnel à des fins personnelles.

En pratique, nous mettons en place toute une série d'activités de sensibilisation au sein de nos projets. L’objectif est de permettre aux employés de MSF, à nos partenaires, mais aussi aux patients et communautés que nous appuyons, d’identifier les différentes formes de maltraitance et de comportements abusifs ainsi que les personnes susceptibles d’en souffrir, et également de leur faire connaitre les mécanismes de signalement confidentiel de ces comportements inappropriés.  Ces mécanismes permettent d'enclencher un processus d'analyse, d'investigation et, le cas échéant, de sanctions. MSF publie d'ailleurs chaque année un bilan de la lutte contre les abus au sein de son association. En juillet dernier, MSF a proactivement partagé les résultats d'une vaste investigation et d'une revue éthique menées en RDC.

Présentement, nous essayons de rendre accessible nos mécanismes de signalement à un maximum de personnes dans nos zones d’intervention, afin que nos patients et les communautés puissent aussi nous remonter des alertes d’abus le cas échéant. Nous prévoyons ainsi d’avoir des discussions avec chaque communauté auprès de laquelle nous intervenons pour comprendre quel système d’alerte serait le mieux adapté.

Césarine Nabintu, chargée de comportement pour MSF au Sud-Kivu " Pour s’assurer de l’engagement de chacun et chacune à réduire les risques d’abus, il faut assurer une sensibilisation continue de l’ensemble du personnel de MSF, de nos partenaires et de membres des communautés que nous assistons."
Césarine Nabintu

2.                  Pourquoi mettre en place des activités spécifiques sur le comportement responsable ?

En tant qu’employeur responsable, MSF a le devoir de garantir un environnement sûr à ses employés, partenaires et bénéficiaires, et de rendre les mécanismes d’alerte accessibles à tous. Il est important d’assurer un espace de travail sain au personnel, et un environnement de soins sécurisé aux patients et aux membres des communautés que nous assistons. MSF applique la politique de tolérance zéro vis-à-vis des abus, et accorde une attention particulière à toutes les formes de harcèlement et d’exploitation sexuelle.

Nous sommes conscients qu’en tant qu’organisation humanitaire, nous ne sommes pas immunisés contre les abus. Pour éviter que des comportements abusifs puissent se produire, il est essentiel d’être proactif et de continuer à renforcer nos mesures de prévention et de signalement des abus. Pour s’assurer de l’engagement de chacun et chacune à réduire les risques d’abus, il faut assurer une sensibilisation continue de l’ensemble du personnel de MSF, de nos partenaires et de membres des communautés que nous assistons.

3.                  En tant que chargée de comportement, quel est votre rôle exactement ?

Ma tâche principale est de sensibiliser et former les employés, les partenaires et les patients sur les comportements inacceptables aussi bien dans le milieu de travail que dans la communauté. Je m’assure que tout le monde comprenne exactement les différentes formes de comportements considérés comme abusifs par MSF et quels sont les canaux pour les dénoncer. À travers des séances de travail et de réflexion, j’assiste les communautés pour trouver le moyen qui leur convient le mieux de faire remonter les abus, qui soit suffisamment confidentiel et sécurisant.