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Salamabia Sexual Violence

Nord-Kivu : le calvaire de Furaha

Responding to war in Ukraine
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« Tout l’œil aurait dû être emporté », murmure Furaha. Une longue cicatrice en zigzag contourne son œil droit. Elle se rappelle cette journée affreuse où des hommes armés sont entrés dans son village, à Kikowa, à l’Est du territoire de Masisi.  Ils font irruption chez elle, la frappe au visage avec une machette. Soignée à l’hôpital général de référence de Mweso au Nord-Kivu, elle a bénéficié de consultations en santé mentale.

Comme Furaha, plusieurs personnes vivent les traumatismes liés aux violences qu’elles ont subies. Ces personnes font face à un autre adversaire et pas des moindres : la faim.

« Je n’ai pas de famille ici à Mweso. Nous passons des nuits entières sans manger. J’envoie mes enfants mendier au marché pour trouver à manger. Je passe ma journée dans la rue à la recherche d’un travail journalier incertain. La vie est trop dure ici ! », confie Furaha, à peine sortie de son passé encombrant.

Plus de 5000 personnes vivent actuellement dans le camp des personnes déplacées de Mweso sur un total de plus de 2 millions de personnes déplacées que compte la province du Nord-Kivu. La recherche de la subsistance est parfois à la base de tensions entre les personnes déplacées et les populations locales.

« Nos enfants vont cueillir des plantes dans les champs de résidents et ça crée des conflits avec la population locale. Certaines personnes déplacées sont même arrêtées. Nous n’avons pas nos propres champs. Si une personne de bonne foi vous prête le sien, ce sont les hommes en arme qui viendront récolter à votre place ».

En plus d’une prise en charge médicale complète à travers les 11 structures de santé qu’elle appuie dans la zone, MSF offre un appui en santé mentale aux communautés locales et personnes déplacées par le conflit afin de les aider à panser les blessures des évènements traumatisants qu’elles ont connus et qu’elles continuent à rencontrer presque quotidiennement.