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Nord-Kivu : journée mondiale de lutte contre le Sida, les personnes séropositives ont aussi droit au mariage !

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Sabrina et John sont fiancés et vivent à Goma. Ils n’attendent que le jour ‘’J’’ pour s’unir pour le meilleur et pour le pire devant l’officier de l’état civil et l’officiant de leur église. C’est l’excitation et le stress. Salle de réception, liste des invités, robes pour la future mariée, choix de l’animateur, du protocole…Tout est prêt.

Tout sauf l’examen prénuptial exigé par beaucoup d’églises et de lieux de culte. Ce que les deux tourtereaux s’empressent d’accomplir. Le résultat est sans appel : Sabrina est séropositive, John est sain. C’est la honte et le désarroi. Pour l’officiant, le verdict est clair : Il n’y aura pas de mariage. John décide de se désengager.

Sabrina* Habitante Goma « L’infirmier qui m’a examinée a envoyé mes résultats à notre église. Le pasteur a aussitôt convoqué ma famille et celle de mon fiancé et les a informés que j’étais malade du VIH et qu’il ne pouvait pas célébrer ce mariage », se plaint Sabrina.
Sabrina* /Habitante Goma

Mettre fin aux inégalités

A l’occasion de la journée mondiale de lutte contre le Sida, MSF a réuni une vingtaine des leaders religieux à Goma autour du thème national « mettre fin aux inégalités et s’engager sur la bonne voie pour mettre fin au SIDA d’ici 2030 ».

Video

Inégalités liées au VIH/SIDA_Goma

MSF/Abdon MANENGU
« Nous avons organisé cette session avec les leaders religieux pour leur demander de renouveler l’engagement qu’ils avaient pris depuis l’année dernière contre la stigmatisation des personnes vivant avec le VIH. Beaucoup d’églises et de lieux de culte continuent à exiger des tests prénuptiaux avant de célébrer le mariage. Ils refusent de célébrer les mariages au motif qu’un des conjoints est séropositif. Nous leur avons rappelé l’existence de la loi promulguée depuis 2008 en RDC qui lutte contre la discrimination de personnes vivant avec le VIH dans le mariage » explique Serge Eric Bobi, coordonnateur du projet VIH de MSF à Goma.

« Si le conjoint séropositif suit correctement son traitement et que sa charge virale devient indétectable, il peut avoir une vie conjugale normale et ne peut pas transmettre le virus a son partenaire. En ce moment-là, ils peuvent faire des enfants sans problème. Nous encourageons les femmes enceintes, déjà à la première consultation prénatale, de faire le dépistage. Si elle est séropositive on la met sous traitement pour  réduire le risque d’avoir des enfants qui naissent séropositifs », poursuit Serge.

Célébration de la JMS 2021 à Goma
MSF/Abdon MANENGU

Mener une vie normale avec le VIH grâce au traitement

En RDC, le thème retenu  cette année pour célébrer cette journée est « mettre fin aux inégalités et s’engager sur la bonne voie pour mettre fin au SIDA d’ici 2030 ».

« Avec une charge virale supprimée, nous pouvons accorder à un couple qui désire une maternité de faire le rapport sexuel non protégé, sans port de préservatifs. », révèle Adolphe Gashinge, coordonnateur provincial du Programme National de Lutte contre le Sida, « PNLS » au Nord-Kivu et l’un des intervenants à la session. 

La discrimination et la stigmatisation constituent en effet, un des principaux obstacles au dépistage et au traitement. A Goma, MSF appuie le programme national de lutte contre le VIH/SIDA dans l’amélioration de la prise en charge des personnes vivant avec le VIH. Pour ce faire, l’organisation supporte des structures de santé, au niveau organisationnel et technique en vue d’offrir des soins gratuits et de qualité aux patients atteints du VIH.

 

 

 

Célébration de la JMS 2021 à Goma