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Salamabia Sexual Violence

Maniema : MSF dénonce la recrudescence des cas de violences sexuelles à Salamabila

Responding to war in Ukraine
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COMMUNIQUE DE PRESSE

Le soir du 11 novembre, peu après que des coups de feu aient été entendus dans la ville de Salamabila, dans la province du Maniema, à l'est du Congo, deux personnes gravement blessées par balle sont arrivées dans des structures de santé soutenues par Médecins Sans Frontières. Une troisième personne, blessée à l'arme blanche, a demandé de l'aide le lendemain matin. Nos équipes ont également soigné plusieurs survivants de violences sexuelles.

Cet incident n'est que le dernier exemple de la violence que la population de la région de Salamabila subit depuis des années. Près du Mont Namoya, un gisement d'or naturel, les combats entre groupes armés pour l'accès aux ressources naturelles s'accompagnent fréquemment d'attaques contre la population civile.  La violence, les enlèvements, les pillages et la destruction de biens sont monnaie courante. 

" La violence contre la population civile à Salamabila est presque devenue normale, et elle se produit même en dehors du conflit actif ", selon Carlos Francisco, chef de mission de MSF. " Elle a de graves conséquences sur la santé physique et mentale des personnes qui vivent ici. "

MSF est particulièrement inquiète du nombre élevé d'incidents de violences sexuelles que nos équipes constatent. " Les attaques contre la population doivent cesser. Nous demandons à tous les acteurs armés et à toute personne portant une arme dans la zone de respecter le droit international humanitaire, et de ne pas faire de mal mais de protéger les civils, à tout prix. "

Récurrentes, ces violences ont de lourdes conséquences sur la santé physique et mentale des populations civiles qu’elles affectent. Carlos Francisco, chef de mission de MSF
Salamabila Violence sexuelle
Une victime de violences sexuelles
MSF/Carl Theunis

Une augmentation alarmante des cas de violences sexuelles

A Salamabila, l’une des priorités de MSF est la prise en charge médicale et psychosociale gratuite pour les personnes ayant survécu à des violences sexuelles. Nos équipes ont ainsi conduit 1 111 consultations en 2020, soit une moyenne de trois consultations par jour ; 85% des auteurs de ces actes étaient des hommes porteurs d'armes.

Les conséquences des agressions subies par les patients sont dévastatrices : stigmatisation, exclusion communautaire et familiale, infections sexuellement transmissibles, grossesses non désirées et traumatismes psychologiques, entre autres.

MSF appelle les autres acteurs humanitaires en RDC à agir et à renforcer les services de protection pour la population de Salamabila qui souffre en silence depuis bien trop longtemps.

En 2020, les équipes de MSF ont pris en charge 4 078 victimes de violences sexuelles dans le Nord Kivu ; 3 278 dans le Kasaï-Central ; 1 722 dans le Maniema ; 907 dans le Sud-Kivu ; 768 en Ituri et 57 dans le Haut Katanga.