Quel est votre rôle au sein de la mission ?
Lors de la campagne d’administration massive de médicaments (MDA) contre le paludisme dans la zone de santé d’Angumu, mon rôle était d’assurer l’implémentation de ces activités et de gérer la coordination et le suivi de notre intervention.
Pourquoi cette activité est innovatrice pour MSF et quels sont ses premiers résultats ?
Innovatrice car c’était la première fois que MSF mettait en place une activité de masse à très grande échelle, en utilisant des médicaments dans un objectif de prévention. Nous n’avons pas encore l’ensemble des données à l’issue de cette campagne néanmoins, au niveau médical, il existe des évidences empiriques qui portent à croire que l’impact est positif. Les personnels médicaux notifient une baisse notable des taux de mortalité et de morbidité dans les centres de santé et les axes sur lesquels les distributions ont eu lieu. Dans les sites de soins communautaires appuyés par MSF, les équipes remarquent une baisse significative de la fréquentation. La communauté elle-même nous signale que moins de personnes souffrent du paludisme.
Quels ont été les défis rencontrés durant cette campagne ?
Le premier défi est lié à la topographie des lieux. La zone de santé d’Angumu est très difficile d’accès, avec la présence de roches, reliefs, cours d’eau et le lac Albert à l’Est. La population vit sur des collines, isolée des centres de santé.
Il y avait également la nécessité d’être approvisionné en nombre de médicaments suffisants. Nous avons donc dû déployer un dispositif logistique à grande échelle pour réussir à mettre en place notre stratégie de porte-à-porte et pour amener les soins vers la communauté. Tous les moyens ont été mis en œuvre en terme de moyens de mobilité, recrutements et formations pour près de 2000 personnes nécessaires à la réussite de la campagne.