Quel rôle jouez-vous en tant que membre de l’une des équipes d’urgence de MSF ?
Je viens en support au référent médical et aux équipes sur les différentes interventions du PUC. Nos équipes viennent de terminer deux interventions dans le Nord Ubangi, dans les zones de santé de Loko et Bili, destinées à contenir la flambée de cas de rougeole où la situation a pu être stabilisée [NDLR : au 11 avril, les provinces du Nord et Sud Ubangi et le Kasaï Central ont notifié 72% de l’ensemble des cas de rougeole en RDC].
Que retenez-vous de vos missions sur le terrain ?
L’engagement de nos équipes et l’accueil des populations : c’est ce qui me marque toujours le plus. Nous n’avons pas eu à faire face à des résistances de la part des populations de Loko et Bili par exemple. Ce qui m’affecte, ce sont les conditions dans lesquelles vivent les communautés que nous rencontrons : elles manquent de tout et, plus grave pour nous, l’accès aux soins de santé est très limité en raison de l’éloignement des centres de santé et du coût des consultations. Les patients ont souvent recours à la médecine traditionnelle avec des conséquences graves. Lorsque nous démarrons les consultations, les patients sont déjà à un stade avancé de la maladie et il nous faut les stabiliser avant de les référer à l’Hôpital général de référence.
Sur de telles opérations, quels sont vos principaux défis ?
Les défis sont permanents, sur le plan logistique surtout: nous intervenons dans des zones de santé difficiles d’accès avec des routes souvent impraticables. En amont, la surveillance épidémiologique et la réponse en cas d’alerte demandent une grande agilité et une réactivité immédiate des équipes : une fois une urgence identifiée, nous n’avons pas de temps à perdre. Le déploiement des équipes et du matériel va de pair avec l’information des autorités sanitaires locales et des populations concernées.