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Intervention contre le Mpox à Bolamba

Equateur : Intervention de MSF contre une épidémie de Mpox à Bolomba

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La zone de santé de Bolomba, située dans la province de l’Equateur, a été touchée pendant plusieurs mois par une flambée de MPox, maladie contagieuse causée par un virus d’origine animale. Une équipe d’urgence de Médecins Sans Frontières (MSF) était sur place afin d’aider les autorités sanitaires dans la prise en charge des patients et la lutte contre la propagation de la maladie.

Situé à plus de 300 km de Mbandaka, la capitale de la province de l’Equateur au Nord-Ouest de la République démocratique du Congo, le territoire de Bolomba est une zone densément boisée riches en animaux, isolée et difficile d’accès où la population vit principalement de la chasse et de la pêche. Ce cadre naturel est propice au développement de maladies d’origine animale, les zoonoses, comme les fièvres hémorragiques virales ou la Mpox.

Une maladie endémique et contagieuse

« La Mpox est endémique dans une dizaine de pays d’Afrique centrale et de l’Ouest », explique Raphaël Kibwantiaka, responsable de l’intervention d’urgence de MSF à Bolomba. « La consommation de viande de brousse, la manipulation d’animaux morts, les morsures ou griffures d’animaux favorisent la transmission du virus de l’animal aux humains. Les personnes infectées deviennent ensuite très contagieuses et doivent rapidement s’isoler pour éviter une propagation à grande échelle ».

Caractérisée par des éruptions cutanées pouvant apparaître sur la paume des mains, la plante des pieds ou dans la bouche, la Mpox peut s’accompagner de fièvres, de maux de gorge, des douleurs musculaires, de lésions cutanées ou de douleurs au niveau des ganglions lymphatiques.

« Si la maladie n’est pas traitée à temps, elle peut occasionner des complications et la mort chez les personnes atteintes, d’autant plus si leur système immunitaire est affecté par d’autres maladies », poursuit Raphaël Kibwantiaka. « C’est le cas dans la zone de Bolomba, qui est également en proie à une épidémie de rougeole contre laquelle MSF est également intervenue ».

L’appui de MSF

Pendant 10 semaines, à partir de la fin d’août jusqu’à la mi-octobre, une équipe d’urgence de MSF a appuyé le Ministère de la Santé dans la surveillance épidémiologique au niveau communautaire et a assuré la prise en charge médicale, dans des centres de santé et dans l’hôpital général de référence de Bolomba (HGRB), où un circuit d’isolement et une unité de traitement dédiée ont été mis en place pour éviter toute contamination intra hospitalière.

Sur un des lits de l’hôpital, Ketenge Igbango veille sur sa fille enceinte de plusieurs mois. « La maladie fait des ravages dans mon village », explique-t-elle, encore affaiblie par la Mpox qu’elle a elle aussi contracté. « Je suis à peine sortie de l’hôpital et me revoilà ici pour m’occuper de ma fille. Elle est la cinquième de la famille à attraper la maladie. Dieu merci, j’ai survécu et je croise les doigts pour elle ».

En plus du soutien à l’hôpital général de référence de Bolomba et de la formation apportée aux personnels de santé sur la prise en charge, MSF appuie 11 centres de santé situés dans des aires de santé éloignées et difficile d’accès.

En plus du soutien à l’hôpital général de référence de Bolomba et de la formation apportée aux personnels de santé sur la prise en charge, MSF appuie 11 centres de santé situés dans des aires de santé éloignées et difficile d’accès. La stratégie médicale adoptée est de rapprocher les soins de santé au plus proche des populations impactées et souvent difficiles à atteindre, ce qui passe également par une approche de soins à domicile.

« Pour les cas simples, nous avons organisé la prise en charge des patients chez eux, en assurant leur isolement », explique le Dr Théophile Lukembe, médecin MSF affecté à l’HGRB. « Pour éviter toute forme de contamination avec les autres membres de la famille, nous les avons accompagnés dans la mise en place des mesures barrières à respecter et avons fourni des kits d’hygiène à chaque personne, en plus de la prise en charge médicale. Les patients souffrant de complications ont été emmenés vers des structures de santé pour une prise en charge adaptée. » ajoute Dr Lukembe.

En deux mois et demi, plus de 890 patients ont été soignés de Mpox dans les structures de santé soutenues par MSF ; 72 personnes ont été hospitalisées pour des formes sévères. Par ailleurs, plus de 800 patients ont été suivis en isolement à domicile par les équipes. Des activités de sensibilisation ont aussi été organisées au niveau des structures de santé et dans la communauté pour prévenir la propagation de la maladie et lutter contre la stigmatisation dont souffrent les malades à cause de leur aspect physique, qui se trouvent souvent rejetés par leurs proches.

Intervention contre le Mpox à Bolomba
Gires est relais communautaire de MSF dans la zone de santé de Bolomba. Il sensibilise les populations locales sur la maladie de Mpox qui sévit dans la zone. « Chaque jour, je me présente à l’hôpital général de référence de Bolomba pour sensibiliser les patients sur les mesures d’hygiène à adopter afin d’éviter toute contamination. Je visite également environ 10 ménages par jour dans le but de les informer sur la maladie, les moyens de prévention et de contamination et de traitement. Pour le moment, les chiffres montrent que la maladie est en baisse dans la région, ce qui est rassurant ».
Alain Duhamel

En parallèle, l’équipe d’urgence a également riposté contre une épidémie de rougeole, associée à des cas de paludisme et de malnutrition dans la zone de santé de Bolomba : 110.723 enfants ont été vaccinés et 3355 autres pris en charge. MSF a aussi soigné 827 cas de malnutrition & 2 583 de paludisme.

« Sur le plan logistique, cette intervention est un nouveau défi pour nous car certaines aires de santé ne sont accessibles que par pirogues, tandis que d’autres ne le sont qu’après des heures de moto sur des sentiers à travers la forêt. Et cela, bien souvent, sous une pluie ardente. Cela complique davantage le déplacement pour les équipes et le matériel, mais c’est précisément pourquoi MSF est là : pour aller là où les autres ne peuvent pas aller ! », conclut Raphaël Kibwantiaka.