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Ebola outbreak - Bunia

Ebola: réflexions post-incendie

Responding to war in Ukraine
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« L’hôpital est attaqué ! c’est la première phrase que j’ai entendue en décrochant mon téléphone, le 27 février 2019, alors que j’étais à Genève après mon séjour en RDC. Il s’agissait donc du centre de traitement Ebola (CTE) de la ville de Butembo, doté d’une capacité de 96 lits », raconte Trish Newport, coordinatrice d‘urgences pour l'organisation médicale internationale MSF.

Au moment de l’attaque, plus de 50 patients se trouvaient dans le centre ont tous fui, les 60 employés de MSF aussi. Ils se sont cachés ensemble dans les bâtiments voisins et dans la forêt environnante.

À la suite de cette attaque armée contre un centre de traitement Ebola en République démocratique du Congo, les travailleurs humanitaires ont été amenés à repenser leur action et ont adopté l’option de répondre avant tout, aux priorités de la population en matière de santé ensuite mettre en place des activités qu'avec le soutien total de la communauté. 

Après la construction des puits, nous avons donné accès à des traitements non seulement pour Ebola, mais aussi pour les autres maladies mortelles qui sévissaient dans la région. Ensuite s’est suivi la reconstruction des CTE.

Pas à pas, les patients ont pris de l’habitude de se rendre volontiers dans les CTE et être placés en isolement. Une attitude qui a engendré une réduction drastique du nombre de cas d'Ebola.

Ebola outbreak - Bunia
Des agents de santé désinfectent un sac contenant des échantillons de patients atteints d'Ebola, à l'intérieur d'un centre de traitement Ebola (ETC) nouvellement construit, soutenu par MSF, le 7 novembre 2018 à Buna.
John Wessels

Devrions-nous nous réjouir de la fin de l'épidémie ? Devons-nous considérer la réponse à Ebola comme un succès ?

D’après Trish Newport, la réponse à cette épidémie d’Ebola risque de créer un précédent inquiétant pour la gestion de futures épidémies en standardisant le recours à la coercition, aux militaires et à la présence de personnel armé dans les établissements de santé, au détriment du traitement des patients, du respect de leur dignité et de leur implication dans décisions relatives à leur santé.   

« Je n'oublierai jamais non plus la douleur d'avoir évacué nos équipes de Butembo, laissant derrière des personnes vulnérables. Mais je me souviendrai toujours de l’impact des changements que nous avons apportés après l'attaque », conclut Trish.