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Malaria: IRS and MDA campaigns at Angumu in Ituri

Paludisme : MSF mise sur la prévention de masse à Angumu en Ituri

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Selon des enquêtes menées par Médecins sans Frontières (MSF) en 2021, la prévalence du paludisme dans la zone de santé d’Angumu, en Ituri, varie entre 36 et 40% et constitue la première cause de mortalité. Pour faire baisser la prévalence du paludisme à Angumu, les équipes de MSF ont lancé deux grandes actions préventives : la pulvérisation intra-domiciliaire et une distribution de masse de médicaments antipaludiques.

Le paludisme demeure le plus grand tueur en République démocratique du Congo (RDC), deuxième pays le plus touché en Afrique après le Nigéria avec près de 20 millions de cas enregistrés chaque année, dont 14 000 décès en 2020.

Les zones rurales où l’accès aux soins est limité en raison de l’éloignement des structures de santé, de l’insuffisance de personnel qualifié, du mauvais état des routes et de la difficulté d’approvisionnement en médicaments, sont plus exposées aux décès dus à cette maladie.

Localisée à l’extrême nord-est de la RDC, longeant tout le long du flanc ouest du lac Albert, la zone de santé d’Angumu est endémique au paludisme. Les multiples zones marécageuses sur le littoral du lac et la végétation de palmiers à huile dans cette région sont considérées comme des facteurs favorisant le développement rapide des populations des moustiques anophèles, vecteurs du paludisme.

Paludisme : campagnes IRS et MDA à Angumu en Ituri
Un village de pêcheurs de la zone de santé d’Angumu près du Lac Albert
MSF/Charly Kasereka

Dans cette région où l’activité principale est l’agriculture, suivie par la pêche, le paludisme constitue un problème majeur de santé pour les 200 000 habitants, dont près de 80 000 personnes déplacées suite à un conflit intercommunautaire en 2018. Au premier semestre 2022, près de 54 000 cas de paludisme ont été pris en charge dans les structures appuyées par MSF à Angumu, parmi lesquels environ 2 000 enfants hospitalisés souffrant d’une forme grave du paludisme.

« Chasse aux moustiques »

Afin de lutter contre la prolifération des moustiques dans la zone de santé d’Angumu, MSF a lancé fin juin 2022, deux actions de prévention à grande échelle en parallèle, en étroite collaboration avec la communauté et les autorités sanitaires : une pulvérisation d’insecticide intra-domiciliaire dans 23 000 foyers et une distribution massive de médicaments antipaludiques à plus de 93 000 personnes.

Tous les matins pendant la campagne de pulvérisation, ils sont une centaine de relais communautaires à enfourcher des motos, munis de leurs réservoirs d’insecticide. Ces « chasseurs de moustiques » sillonnent les villages des dix aires de santé ciblées et pulvérisent les murs des maisons pour réduire sensiblement le développement des moustiques anophèles.

« Nous sommes répartis en trois équipes : les techniciens, qui préparent les insecticides ; les pulvérisateurs, dont je fais partie ; et les motards, qui nous permettent d’atteindre même les coins les plus reculés » explique Benjamin Toninjo, membre de l’équipe de pulvérisateurs de MSF

Benjamin Toninjo est originaire de la zone de santé d’Angumu et l’un des membres de l’équipe de pulvérisateurs. « Nous sommes répartis en trois équipes : les techniciens, qui préparent les insecticides ; les pulvérisateurs, dont je fais partie ; et les motards, qui nous permettent d’atteindre même les coins les plus reculés », explique-t-il. Pour Benjamin, le fait de contribuer à éloigner le paludisme de sa communauté est une grande source de motivation.

Mieux vaut prévenir

Dans la localité d’Udongo Abira, un village reculé à 60 kilomètres de Mahagi, le chef-lieu du territoire, Mechack Iracyan, cultivateur, et sa famille, n’ont pas été épargnés par le paludisme.

 

Mechack Iracyan, habitant du village d’Udongo Abira « Je suis heureux de voir les équipes de pulvérisateurs venir jusqu’ici pour désinfecter les murs de nos maisons contre les moustiques. C’est une excellente nouvelle pour tous les habitants du village ! »
Mechack Iracyan, cultivateur

 « J’ai déjà été touché par le paludisme à plusieurs reprises et la dernière fois, c’est mon fils de 9 ans qui est tombé malade. Étant éloignés d’une structure de santé où la prise en charge est gratuite, son hospitalisation nous a couté toutes nos petites économies et nous avons presque raté la saison culturale à cause du temps passé avec lui à l’hôpital », raconte-t-il.

« Je suis heureux de voir les équipes de pulvérisateurs venir jusqu’ici pour désinfecter les murs de nos maisons contre les moustiques. C’est une excellente nouvelle pour tous les habitants du village ! », ajoute Mechack, ravi, entouré de ses six enfants qui assistent, intéressés, à la pulvérisation de leur foyer.

Début août, près de 13 000 ménages avaient déjà été pulvérisés. En parallèle de la pulvérisation, les équipes de MSF font aussi du porte-à-porte pour distribuer préventivement des médicaments antipaludiques à la communauté, tant hôte que déplacée, dans cinq aires de santé ciblées. La distribution de médicaments s'effectue en deux tours, à 28 jours d’intervalle. Le premier tour de la distribution a eu lieu du 11 au 22 juillet et le deuxième tour est prévu à partir du 15 août.

Afin de renforcer encore la protection de la population contre le paludisme, un deuxième cycle de distribution des médicaments antipaludiques et de pulvérisation intra-domiciliaire est prévu au mois de novembre 2022 dans la zone de santé d’Angumu.

MSF est présente depuis 2018 dans la zone de santé d’Angumu et appuie l’hôpital général de référence d’Angumu et sept centres de santé. En outre, les équipes de MSF appuient aussi treize sites de soins communautaires en vue d’amener les soins de santé au plus près des patients et de renforcer la prévention et la prise en charge précoce de certaines maladies, notamment le paludisme.